Holy Little Drop
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 "Aussitôt dit, aussitôt duc !" | pv Clove Von Tassel

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Margaret Alvanley
Margaret Alvanley

✗ Date d'inscription : 16/05/2012
✗ Messages : 263
✗ Célébrité : Helena Bonham Carter
✗ Âge du perso : Approximatif.
✗ Métier ou activité : Secrétaire haut gradée, gérante du site.
✗ Présent pour : Tisser des excuses.
✗ Permissions spéciales : Permis de conduire, permis de sortir, droit à disposer de soi-même et d'embrasser la cause de St Gregorian (avec la langue).

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MessageSujet: "Aussitôt dit, aussitôt duc !" | pv Clove Von Tassel   "Aussitôt dit, aussitôt duc !" | pv Clove Von Tassel EmptyVen 15 Juin - 9:28



Tout avait un écho à St Gregorian, le moindre galop s’entendait dans tout l’étage et on ne parlait pas de ceux qui bougeaient en dormant.
Le hall de l’office grouillait. La secrétaire jetait des regards pathétiques à Margaret par-dessus son fichier texte, boutonnée jusqu’au menton et enhardie d’un rouge à peine baveux. Un amoncellement de feuilles encore chaudes expiraient une odeur d’encre vaporeuse dans le minuscule bureau. La saison des visites s’entamait et le dossier judiciaire de St Gregorian se gonflait petit à petit. Les parents, en majorité britanniques, continuaient de répondre aux emails enthousiastes. Du bout des doigts, elle caressait le sommet du crâne qui faisait l’angle de son bureau en répondant à un courrier, puis sa main glissa sur le Jésus martyr qui calait une pile de magazines. La secrétaire défonçait littéralement le clavier de son engin, les bruits de touches rythmaient l’après-midi. Avec un sifflement, Margaret décrivit un large arc de cercle au-dessus de sa pitance administrative et acheva la course de son mégot de cigarette dans un cendrier en verre. Le chignon roux de son auxiliaire s’abaissa sans commentaire. La brochure de l’Abbaye était encadrée sur une étagère. Pour en avoir fait retoucher le moindre pixel, elle aurait pu la dessiner yeux clos.
Les visites collectives de parents allaient venir. Après la saison des amours venait celle de la séduction. Les surveillants allaient recevoir leurs nouveaux costumes la semaine prochaine et des dizaines de couples en quête du bonheur familial la suivrait dans le parc avec une bardée de questions futiles et des photos d’adolescents mal coiffés.

C’était une de ses périodes où on commence à fureter les sites de sophrologie. Margaret remonta ses collants avant de passer la porte et s’offrit le luxe d'aller salir ses escarpins rouges dans la poussière du gravier.
Chacun vaquait à ses activités, bien, bien, bien. Les voyants étaient allumés, l’herbe était tondue, les couloirs surveillés. Parfait. Clean.

L’heure n’était plus à la balade de santé. Son occiput s’enracinait cruellement et tendait tous les muscles de son dos et de sa nuque. Les crépitements capricieux de sa moelle épinière lui ravageaient la pensée. L’angoisse tirait aussi les cordes de ses genoux et gonflait un abcès en dessous de ses poumons. Un boulot à tension. Elle traversa la petite cour extérieure d’un pas précipité, enjamba les chaînes qui encadraient le parking et trotta tout le petit sentier qui menait vers le gymnase et les serres. Sans croiser personne, elle souleva les bâches et pénétra à l’intérieur de la structure la plus étouffante du domaine. Une plante la salua en secouant piteusement ses graines comme une gerbe de pop-corn violets.
On avait entreposé les fleurs qui décoreraient le hall d’entrée et les salles qu’on donnerait à visiter ainsi que quelques pavots qui seraient épinglés dans les cheveux d’une dizaine de gamines. Margaret voulut se griller une cigarette et se prit les pieds dans un câble. Son coude heurta une table qui, dans le branle, s’inclina et laissa glisser un pot. Crac, merde. Un séminariste surgit de derrière un rideau de plastique et poussa une exclamation qui se mourut quand il reconnut l’agent Alvanley. Avec toute la distinction possible, elle se releva, épousseta sa manche et tenta une sortie digne. Son talon s’était fendillé, au bout d’un pas et demi, elle rompit à nouveau. "Appelez-moi une voiture dans un quart d’heure", s'il vous plaît, elle ne pouvait pas remonter tout le trajet à pied déchaussée et instable. Luttant contre la précarité de son équilibre, elle disparut et changea de serre.

La serre numéro 6 contenait les fruits du travail des jeunes filles coltinées à la culture des champs de l’Abbaye. Du maïs en germe donc. Sans regarder l’avancement des jardineries, Margaret traversa l’étendue en clopinant un peu. La température était intolérable aujourd’hui. Elle se déchaussa finalement et s’agenouilla à un certain niveau pour déplacer un morceau de parpaing posé par terre. D’autres pots et autres jardinières s’accumulaient sous la table. Elle en déplaça beaucoup et en tira un, petit et noir, vers elle. Il contenait de jolies fleurs bleues en clochette. Elle les déracina d’un coup sec et creusa un peu la terre humide à deux doigts. Elle extirpa un sachet en plastique de laboratoire qui contenait les dernières miettes d'un genre de tabac en plus brun et plus épais. Presque épuisé.

Ce qu’il fallait, c’était un nouvel argument de vente pour les familles désespérées. Outre les tailleurs de plus en plus moulants et les chatons blancs qui s’étiraient dans la cour. Margaret rangea son pauvre shit sous sa veste, comme une lycéenne, et remit en place son bordel. Elle téléphona au professeur de biologie et lui demanda d’envoyer son élève le plus grand. Le reste de sa réserve printanière gisait sur une étagère inaccessible à elle, même en montant sur la table. Le séminariste ne lui semblait pas le plus recommandable pour cette tâche.


Dernière édition par Margaret Alvanley le Ven 29 Juin - 12:33, édité 1 fois
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Clove Van Tassel
Clove Van Tassel

✗ Date d'inscription : 07/06/2012
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MessageSujet: Re: "Aussitôt dit, aussitôt duc !" | pv Clove Von Tassel   "Aussitôt dit, aussitôt duc !" | pv Clove Von Tassel EmptyVen 29 Juin - 8:13

Dans la salle de classe régnait une atmosphère lourde mais qu’on pouvait qualifier de tranquille comparée à d’autres après-midi. La voix monotone et entrecoupée par des reniflements insupportables du professeur raisonnait dans la pièce. De temps en temps ledit professeur écrivait quelques mots sur le tableau qui avait dût être d’un vert bouteille au début de la journée, mais qui maintenant était principalement d’un gris-blanc dégueulasse. La craie contre le tableau émettait un crissement insupportable qui faisait mal aux dents, obligeant les élèves à se passer la langue dessus avec une grimace. Les mouvements du professeur étaient lents et patauds, collant parfaitement à l’atmosphère lourde, mais qu’on pouvait qualifier de tranquille comparée à d’autres après-midi.

Clove avait enfouit son visage entre ses bras croisés sur son bureau, imitant ainsi plusieurs élèves. Il était largué. Tu regrettes de ne pas avoir suivit tes cours au collège et au lycée, non ? Maintenant tu te retrouves comme un con à rien piger à ce qu’il dit. T’as l’air malin. Abruti. Non. Il ne regrettait pas. Enfin si, parce que là il se sentait vraiment con. Et complètement largué. De toute façon à part en histoire il fallait qu’il se l’avoue, il ne connaissait rien. Il arrivait à suivre en littérature mais c’était tout. Après il comprenait vraiment rien. Même en faisant des efforts pour essayer d’y arriver. Clove, mon petit, tu es un idiot. Mais il ne pouvait pas s’admettre qu’il regrettait d’avoir joué aux petits vandales à deux balles au lieu d’aller sagement poser son cul sur un siège, enfermé dans une salle à écouter la merde que vomissait un adulte. Mais il se sentait juste con, et ça faisait mal pour l’estime personnelle. D’accord il n’était pas le seul à être largué, mais là il ne pigeait pas un mot sur deux.

Il fut interpellé une première fois, au même titre que deux autres garçons aux traits tirés et fatigués. Un des deux avait une tête de tueur en série junior. Il avait encore le visage sculpté dans sa graisse de bébé, des joues bouffies et un nez rond cependant des cicatrices plus ou moins récentes zébraient sa peau, une semblait un peu infectée. Il ressemblait à la caricature ridicule des gamins gangsters. Malgré tout ce ridicule amplifiait le malaise qu’on ressentait en regardant ce visage de gosse à l’expression de psychopathe. Clove détourna les yeux, se redressant sur sa chaise. Il s’était vite rendu compte qu’ici il n’était rien. S’il arrivait à faire peur à quelques petits bourges coincés parce qu’il allait au lycée avec un couteau avant, là il n’était qu’une petite lopette fragile qui vacillait quand on lui tapait l’épaule de façon amicale. Clove jeta un coup d’œil au professeur qui leur tournait le dos pour écrire un mot au tableau. Il appuyait trop fort sur la craie qui se cassa en deux, il ignora ce petit contre temps. Clove croisa de nouveau les bras sur sa table et enfouit son visage dedans avec un soupir résigné. Il avait beau y mettre toute la bonne volonté dont il avait été doté ce qui ne représente pas des masses de volonté, hein, faut que tu te l’admettes il n’arrivait pas à comprendre. Tant pis. Dormir était aussi une activité très intéressante.

La voix cassée du professeur le réveilla une seconde fois. Il releva la tête et se dépêcha de perdre son air perdu et endormit, commençant à bafouiller des excuses quant à son comportement. On lui ordonna de se lever. Il le fit trop surpris pour tenter de demander des explications. Le professeur fit lever un autre élève, s’approcha de lui pour l’examiner en silence comme un cheval avant de qu’on l’achète. Clove étouffa un pouffement dans une quinte de toux, se retenant d’éclater d’un rire hystérique. Avoir l’air d’un taré n’était pas encore dans sa To Do List. Et il n’avait pas envie de se faire punir parce que le prof croyait qu’il se foutait de sa gueule. Non monsieur, je me fichais de Yard, vous trouvez pas qu’il a une tête de cheval ? Mais si, regardez moi ses dents proéminentes et ses lèvres pendantes. Mettez lui un mord dans la bouche et on y verra que du feu. Clove ne put se résoudre à perdre son sourire débile ce qui lui valut un regard appuyé du professeur, avant que celui-ci ne se décide à appeler un surveillant. Ne prenez pas vos affaires, ça ne sera pas nécessaire. Après un bref échange avec le surveillant, Clove suivit ce dernier dans les couloirs de St-Greg. Il calcula ses chances de le tuer s’il le poussait dans les escaliers et qu’il se cassait la nuque comme un lapin. Trop faibles. En tout cas il se ferait vite récupérer et assassiner. Clove baissa le nez, regardant ses pieds. Lopette. Non, instinct de survie, c’était différent. Clove demanda d’une petite voix qu’il ne se connaissait pas où ils allaient. On ne lui répondit pas. Peut-être qu’il ne l’avait pas entendu. Sa voix avait été tellement faible qu’il en vint même à se demander s’il avait parlé. Peut être qu’il avait crut dire quelque chose mais qu’en fait non. Mais s’il l’avait posé en fait ? il ne pouvait pas redemander au l’air d’avoir définitivement l’air d’un abruti blasé. Clove ne remarqua que tardivement qu’ils étaient dehors et se dirigeaient vers les serres, en pleines batailles avec lui-même. Il s’arrêta quelques secondes pour observer l’endroit qui était imposant, au même titre que tout ce qui représentait St-Greg (peut être à part Percy qui n’était pas si imposant en premier lieu, au contraire Ne fait pas ton malin, il te fiche la trouille le lézard).

En fait l’atmosphère de sa salle de classe n’était pas aussi lourde que ça, comparée à celle dans les serres. Putain ce qu’il pouvait faire chaud. Clove eut un hoquet de surprise une fois à l’intérieur et sentit rapidement quelques gouttes de transpiration dégouliner sur son front. Ou peut être que c’était l’eau de cette plante qui lui tombait sur le nez. Peu importe. Il se passe une main dans les cheveux, et le surveillant l’abandonna là, devant… merde. C’était quoi son nom. Elle n’avait pas une bonne réputation au sein de St-Greg. Clove la fixa, les yeux plissés, cherchant à mettre un prénom sur la tête de la femme qui lui faisait face. Merde. Il n’y arrivait pas. A la place il préféra rompre le silence trop pesant. Vous comptez me tuer ici ou un truc du genre ?
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