VOICI MON HISTOIRE» Notre Père, qui êtes aux cieux,
Que votre nom soit sanctifié,
Que votre règne arrive... »
Raphaël, c'est le nom de l'un des trois anges protecteurs, le guérisseur.
Maria, Marie en italien, celle qui élève l'enfant Jésus.
Orfèvre, celui qui restaure les métaux précieux, souvent religieux ou venant d'un culte.
Raphaëlle Maria Orfèvre n'était pas une fille à problème. Elle était une jeune fille soumise, qui faisait ce qu'elle avait à faire. Elle allait à l'école, elle avait de bonnes notes, elle n'avait pas vraiment d'ami, donc pas de mauvaises influences. Bref, une jeune fille idéale pour les parents qu'elle possédait finalement.
Mais comme toute jeune fille, Raphaëlle Maria Orfèvre avait des envies, des tentations malsaines difficiles à réprimer. «
En chaque être humain sommeillent une sombre partie, le mal, le diable. Il faut apprendre à le contrôler, pour ensuite l'effacer. » La mère de la parfaite fille lui disait régulièrement. «
Toutefois, tu as la chance d'être né dans notre famille. Tu n'as pas le droit à l'échec. Ne nous fais pas honte. » Raphaëlle avait bien compris cela, elle ne devait pas faire honte à sa famille, sous peine de grande punition. Ces dernières étaient généralement des châtiments corporels. Elle en avait reçu, croyez-moi, lorsqu'elle était jeune. Mais elle était quand même intelligente, elle comprit ce qu'elle devait faire et ne pas faire. Elle devait respecter la parole de Dieu, et tuer le diable que chaque être humain possédait en eux.
« Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel... »
Raphaëlle rendrait ses parents fiers.
Très jeune, lorsque ses impulsions malsaines faisaient surface, Raphaëlle se punissait. Ses parents n'avaient même plus a le faire eux-mêmes. Elle réussissait à se contenir, elle filait dans un endroit discret, et passait à l'action. Tout dépendamment de ce qu'elle avait sous la main, les mutilations variaient, mais faisaient tout aussi mal. Elle se purifiait du mal en elle, elle se soulageait, elle se libérait. Bien sûr, ses parents virent à l'apprendre, mais ne firent jamais rien.
« Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien... »
Raphaëlle aurait pu être une enfant très créative, qui se laisse allée, qui n'a pas peur de montrer ce qu'elle est. Elle aurait pu marcher à son propre rythme, comme elle l'entendait. Elle aurait pu posséder un grand leadership et amener les autres à être meilleurs. Mais au lieu de cela, avec l'éducation qu'elle a reçue, Raphaëlle est devenue quelqu'un de très fermé, de discret et de réservé. Elle faisait ce qu'elle avait à faire, soumise et respectueuse. Les autres se moquaient d'elle, à cause de ses allures hautaines et méprisantes. Les autres la répugnaient, ils étaient tous souillés par le mal, le diable. Elle savait qu'elle était au-dessus d'eux. Elle savait aussi que la terre pourrissait un peu plus chaque jour à cause d'eux. Il faudrait faire quelque chose, un jour, il faudra agir.
« Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés... »
C'est à la veille de ses 17 ans, à la fin de l'âge de raison que le tout dégénéra. Étant la tête de Turque de plusieurs autres membres de sa classe, Raphaëlle avait la cuirasse dure. Toutefois, ses « amis » avaient décidé de lui offrir quelque chose pour lui rappeler son anniversaire.
Comme tous les matins, Raphaëlle donna du lait au petit chat qui venait régulièrement lui rendre visite, tout ça dans le dos de ses parents, bien sûr. Elle n'avait pas de temps à perdre avec un chaton, et elle le savait, d'où le secret de l'animal. Mais il était si beau, petit chaton gris à la personnalité câline et enjouée. Bref, un petit velours qui fait du bien avant d'affronter l'école et le mal s'y trouvant. Il faut aussi savoir que Raphaëlle avait une amie, si l'on peut dire. Une jeune fille de son âge, pas très populaire elle non plus. Lorsqu'il fallait faire des travaux en équipe, les deux filles se mettaient ensemble. Pas vraiment une amitié, mais les deux filles étaient confortables ensemble, à l'abri des autres collègues de leur classe. Parfois, les deux filles revenaient de l'école ensemble, en silence soit, mais ensemble. Son amie avait donc pu apercevoir le chaton quelques fois, le matin, lorsqu'elle passait près de chez Raphaëlle pour faire le trajet de l'école ensemble... Mais ce matin-là, celui-là particulièrement, personne ne vint chercher Raphaëlle chez elle.
« Ne nous laissez pas succomber à la tentation... »
Le soir, après cette journée d'école, Raphaëlle vit son amie au loin. Leur regard se croisa, et la jeune fille partit dans l'autre direction. Raphaëlle semblait détecter de la tristesse dans le regard de son ami. Non, pas de la tristesse, de la honte. Elle se demanda bien ce que la jeune fille avait bien pu commettre comme péché pour avoir un tel regard. À ce même moment, trois jeunes adolescents se braquèrent devant Raphaëlle. Cette dernière, sur les gardes, leur demanda ce qu'ils voulaient bien d'elle. Les deux garçons la prirent par les bras et l'emmenèrent de force en arrière de l'école. Une jeune fille, celle qui accompagnait les deux garçons et qui semblait chef de l'opération, lui dit qu'ils avaient un cadeau d'anniversaire pour elle.
Arrivés à l'arrière, ils lâchèrent Raphaëlle qui tomba à genoux. Elle vit un sac qui grouillait et qui... miaulait. Les deux garçons ne tardèrent pas à reprendre contrôle de Raphaëlle, qui s'énerva sur-le-champ. Qu'allaient-ils faire au chaton ? «
Non, il ne fallait rien y faire, il était saint. Non, ne lui faites rien ! » Elle l'aimait bien et... très simplement, la fille qui guidait l'opération mie le sac en feu, devant les yeux e Raphaëlle. Cette dernière avait beau crier, se débattre, rien n'y faisait. Le chaton gris mourait, là, simplement. Les deux garçons ne manquèrent pas de donner des coups à la jeune victime qu'était Raphaëlle. Lorsque l'horreur fut terminée, elle resta allongée sur le sol, le sang qui coulait se son arcade sourcilière. Mais aucune larme ne coulait. Non, c'était de sa faute si le chaton était mort, elle n'aurait pas dû s'y attacher. Mais il fallait aussi montrer à ceux qui l'ont blessé la voie vers la lumière. Ils ne pouvaient qu'être possédés du mal, un simple mortel ne pouvait pas accomplir de telles horreurs pour le simple plaisir.
« Mais délivrez-nous du mal... »
Ainsi, Raphaëlle commença son manège. Elle commença par envoyer des messages douteux aux concernés, des menaces, des paroles bibliques devant leur montrer ce qu'est vraiment la vie. Elle les signait anonyme, un anonyme voulant les aider. Voyant que leur comportement ne changeait pas, elle passa à la vitesse supérieure, leur laissant des oiseaux morts au pas de leurs portes, toujours avec des messages douteux. Les oiseaux étaient des corbeaux, oiseaux du mal les représentant si jamais leur comportement ne changeait pas.
Raphaëlle avait toutefois une rancune particulière qu'elle ne réussissait pas à résonner autrement. Son « amie » de travaux d'équipe, celle qui avait causé sa perte, cette traîtresse. Elle lui réservait un sort spécial. Elle voulait lui faire payer, tout en la purifiant. Un jour, Raphaëlle réussit à l'attirer dans une clairière, sous prétexte que pour un devoir, il leur faudrait recueillir des feuilles d'un arbre en particulier... N'importe quoi. Elle la connaissait bien naïve, l'autre mordu à l'hameçon.
Raphaëlle commença par l'assommer par-derrière, avec une roche. Elle l'attacha à un arbre, pour ensuite la torturer, autant physiquement que psychologiquement. Elle lui enfonça des bouts de pomme de pins sous les ongles, lui grafigna le visage avec u couteau et lui dit les pires atrocités qu'elle pouvait inventer. Elle lui fit boire de l'alcool jusqu'à ce qu'elle vomisse et perdre encore connaissance. Raphaëlle se dit qu'elle ne se rappellerait de rien, ou simplement que personne ne la croirait si elle racontait quelque chose. Peut-être même qu'elle aurait honte d'elle-même de s'être saoulée à un point tel qu'elle ne se rappelle rien. Raphaëlle la détacha, et la laissa couchée dans son vomi, vomi dans lequel elle s'étouffa et mourut.
« Ainsi soit-il.
Amen. »
C'est donc pour cela que Raphaëlle Maria Orphèvre, chrétienne soumise pas excellence est maintenant au Centre St-Georgian. La police remonta jusqu'à elle, et elle évita la prison juvénile, en échange d'aller à ce centre.