VOICI MON HISTOIRE


« Et voilà ! Une adorable fillette ! Comment allez-vous l'appeler ?
- Scylla Sémélé.
- Mais attention hein, c'est en hommage à une grande civilisation disparue, pas par hérésie ! »

L'infirmière regarde les deux parents avec cette espèce d'inquiétude que l'on a quand on voit par exemple un mec couvert de tatouages passer à côté de vous. Le regard qui veut dire "celui-là est différent". Bien évidemment, dans ce cas, différent est péjoratif comme bien trop souvent. Elle tend au père la petite chose sur la tête de laquelle on voit déjà une mèche blonde, presque blanche. Ce bébé sera assurément une créature de Dieu qui marchera dans les chemins du Père, la tête baissée avec humilité devant Sa suprématie. Une fille, puis une femme respectable qui trouvera un bon mari et qui honorera ses parents par sa docilité et sa bonne éducation chrétienne.


Tu joues dans la terre boueuse du jardin, gambadant avec ta robe à froufrous, riant avec cette voix cristalline qu'ont toutes les petites filles. Tes cheveux blonds se mêlent à la dentelle vaporeuse. Tu es une fée, une petite fée blanche, comme apparue de nulle part pour danser parmi les mortels et les émerveiller de ton innocence. Mais les fées ne sont que racontars de vieille femme et le Seigneur n'admet pas ces créatures hérétiques, pas plus que tes parents. C'est ainsi que la voix pincée de ta mère te rappelle à l'ordre, interrompant tes jeux d'enfant.

« Scylla, viens ici tout de suite ! Tu salis ta robe avec tes jeux puérils ! »

Oh oui, la robe à volants. Il ne faut pas la tacher de boue, ce serait un affront. Pourquoi un affront ? Laissez-moi le temps de justifier. Ah oui, le blanc étant la couleur de la colombe en laquelle l'Esprit Saint se plaît à se matérialiser, souiller ta tenue serait souiller la pureté de l'oiseau divin. Eh oui, les fanatiques voient des signes de présence céleste partout. Mais que voulez-vous que j'y fasse moi ? Je ne suis qu'une pauvre petite conscience, je n'ai mon mot à dire que dans ta petite tête de moineau. Quand aux jeux puérils... Eh bien je doute que l'on puisse attendre beaucoup plus d'une gamine que des jeux puérils. N'est-ce pas là la définition même du mot ? Enfantin ? Si. Aussi, de la part d'une enfant de six ans cela ne m'étonne pas vraiment mais encore une fois ce terme est péjoratif. Dire qu'il suffit d'un synonyme pour passer de l'émerveillement face à l'innocence à l'exaspération face à l'ingénuité... Enfin qu’importe, viens princesse, rentre. Ne t’attire pas les foudres de ta maternelle pour si peu. Et fais attention en passant sur la tapis s’il te plaît, c’est un persan.

Que fais-tu devant cet aquarium ? Tu admires les poissons combattants ? Je dois avouer avoir un faible pour le rouge, et pour le blanc à couronne. Ils ont une majesté indéniable, une... Qu’est-ce que tu fais ? Eh oh !? Non mais... Ne les sors pas du bocal malheureuse ! Un poisson ne peut pas vivre hors de l’eau enfin ! Dis, pourquoi tu as pris ce couteau dans la cuisine ? Hein, dis, ils ne t’avaient rien fait ces poissons... Tu enfonces d’un coup sec la lame dans l’oeil du combattant à couronne et la tournes, souriant enfin devant les convulsions du pauvre animal. Les soubresauts de son corps flasque se calment enfin et le cadavre suit sagement la rotation du couteau. Alors, contente de voir que le corps t’a obéi, tu retires ledit couteau et, apposant une main ferme sur les écailles, le fais glisser le long du ventre pour éviscérer la bête par pure curiosité. Un poisson combattant n’étant pas très gros, peu de choses s’écoulent par la plaie mais suffisamment pour te contenter et t’émerveiller. Alors tu laisses de côté le couronné qui n’a plus grand intérêt et sort de l’eau un second combattant. Le rose cette fois-ci. La prochaine fois je ne te dirai plus ce que j’aime je crois.


Tu te souviens, gamine, de cette raclée que tu t’étais prise le jour où tu avais éventré tous les poissons de l’aquarium ? Et ce jour où tu avais disséqué cet écureuil ? Et celui où tu avais disséqué le chat de la famille ? C’est amusant en fait le nombre de raclée que tu t’es prises pour avoir tué puis mutilé des animaux. Ou mutilé puis tué. Au fond tu t’en es pris des raclées, que ce soit pour tortures animales ou non. Tu n’as pas été cette parfaite petite chrétienne que tes parents voulaient pour fille j’en ai bien peur. Et tu as grandi trop vite, regarde-toi : si grande, si fine, si blonde... Avec ta cigarette fumée en cachette, tes coucheries secrètes... Ils t’aiment bien, tous, avec tes airs d’effrontée, tes remarques incessantes en cours, tes cuites répétitives... Tu es la tête du groupe pour n’avoir peur de rien, pour te croire déjà adulte à seize ans. Ceci dit ça ne plaît pas à tout le monde et dans les couloirs de l’école on chuchote, on crie au scandale, on t’appelle une salope, une traînée, une pute... Tu marches tête haute en ignorant les racontars mais je sais bien que ça te fait mal, hein ? Ca te blesse infiniment, tu en pleures le soir quand tu es seule et que personne ne peut te voir. Il ne faudrait pas que la façade s’effondre n’est-ce pas ? Être fragile est bien la dernière chose à faire dans ce monde de requins qui se délectent du malheur des autres comme d’une friandise particulièrement appétissante. Alors tu es forte, il faut bien que certains le soient. Tu continues tes plaisanteries grivoises, tes réponses insolentes aux professeurs. Tes parents t’ont dit qu’ils t’enverraient à l’académie... L’académie quoi déjà ? St-Grogar ? St-Grogian ? Ah voilà, St-Gregorian ! Boarf, tu n’as rien à craindre, ils ne vont pas envoyer leur unique fille de seize ans dans une école qui a une telle réputation...


Apparemment j’avais tort. Bonne chance princesse.

J'AI QUELQUES ANECDOTES
Scylla est quelqu’un de très capricieux ; elle a juste besoin d’un peu d’amour (comment ça ça fait trop cliché ? èé) ; au total elle a mutilé 67 animaux en tous genres, principalement des mammifères, le plus gros étant un chien ; elle n’a jamais arrêté d’être insolente, même à St-Gregorian, d’où de nombreuses punitions ; les privations de nourriture l’arrangent puisqu’elle suit un régime digne d’une anorexique ; elle s’est fait tatouer «MEOW» à l’intérieur de la lèvre inférieure par un ami du collège qui avait volé le stylet ; dès qu’elle peut elle met des mini shorts pour défier l’autorité ; elle ne croit pas en Dieu ; elle aime énormément la musique punk/hard rock/métal ; elle est mariée (selon la loi de St-Gregorian seulement) à un connard qu'elle aime mais qui ne l'aime pas.

DERRIÈRE L'ECRAN
Bien le bonjour messieurs/dames. Ici Not So Serious alias Illu' quand on désire faire court. J'ai été corrompue aux vices de HLD par cette chère Tabu sur PRD et je compte bien m'adonner auxdits vices aussi assidûment que possible :hinhin: Comme je lui ai dit, ne vous attendez pas à trouver en moi une compagne de discussion avec un langage aussi fleuri et agréable que le vôtre car ce n'est pas réellement de mon ressort (mais j'ai des excuses ). Pour des soucis de parité (autant pour en instaurer un semblant sur le forum que dans mes personnages), j'ai choisi de me faire une demoiselle et j'apprécierais de ne pas me faire violenter par les surveillants plus de deux fois par semaine, merci. Diantre (oui j'ai remarqué que je ne serais pas la seule à diantrer ici) que dire de plus ? Que je suis heureuse d'être ici (mièvre) et que j'ai hâte que vous martyrisiez ma petite Scylla (authentique) ? Ah oui, et je réfléchis encore un peu à mon personnage puisque je balance entre deux idées. Et j'ai bientôt un examen donc j'espère fortement avoir fini ma fiche avant de commencer les révisions lourdes mais dans le cas contraire je me verrai dans l'obligation de vous quémander un délai :arrow: