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 Home sweet home •• ft. Reagan Cameron

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Percy-John Brummell
Percy-John Brummell

✗ Date d'inscription : 13/05/2012
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✗ Métier ou activité : Surveillant
✗ Localisation : L'oeil dans un trou de serrure
✗ Présent pour : Déviances variées et diverses
✗ Permissions spéciales :
Permis de chasse • De caresser Milo avec le dos de la main • D'embrasser Raphaelle sur la joue • De regarder la manucure de Margaret • De filmer le dos de Scylla

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MessageSujet: Home sweet home •• ft. Reagan Cameron   Home sweet home •• ft. Reagan Cameron EmptySam 2 Juin - 7:10


Il attendait. Il attendait. Il était dans son lit, il attendait. Il ignorait l’heure. Il ignorait le jour. Il ignorait le bourdonnement sinistre et monotone qui lui tournait autour. Les yeux fermés, les jambes croisées sur le bord du lit, tout habillé de la messe précédente, il fredonnait comme la mouche. He took her with indifference. Then cast her off like a broken toy. Dans sa tête, c’était les valses et les tambours. Les éclats de rires. Ou des sanglots peut-être. Dam dam dam … Les écouteurs vissés à ses oreilles le faisait trembler d’une dark trance. Coloré et anarchique. Pop et électrique. Le cœur qui vrille sous le souvenir écarlate d’une coulée sanglante. C’est drôle, c’est comique. Il ricana silencieusement. A St-Gregorian, on accueillait les jours de congé avec le même enthousiasme qu’on achète sa dose de LSD auprès de son fournisseur après une diète forcée. Ça fait du bien, on soupire d’aise et on va se cacher en attendant de retomber dans la réalité dure et froide. La vie ici était faite d’un métal plus glacial que celui dont le trépas était forgé.

Une gamine affublée d’une robe noire jusqu’au col entra à reculons dans la pièce avant de sursauter en apercevant Percy du coin de l’œil. Oh pardon. Je ne savais pas. Je. Elle remballa son aspirateur et disparue sans lever le regard. Dans ses divagations musicales, il ne l’avait pas remarqué. Après quelques mois en service d’hygiène, les pensionnaires arrêtaient de venir faire sa chambre. Le sol brillait, les coins étaient dépoussiérés, les armoires exhalaient d’une fraicheur printanière, sa bibliothèque était ordonnée par couleur, taille et auteur de l’ouvrage. L’internat en psychiatrie avait appris à Percy l’ordre extérieur et l’importance d’un environnement apaisant. Il ouvra les yeux. De là, il admirait le crucifix, planté au-dessus de son lit. Le Sauveur se tortillait de sa mine grimaçante. Dam dam dam … On lui avait dit qu’il recevrait un colocataire, dans la semaine. Un type sympa, tu verras. C’est le psy. Les gosses l’aiment bien, tu t’entendras avec lui. Cette cohabitation n’avait de sens que chez l’administration. Et Percy n’était pas animé d’un sentiment de contradiction. Il avait haussé chichement des épaules et avait demandé s’il devait libérer la chambre. Finalement, il n’avait pas eu besoin de mains supplémentaires pour emménager l’arrivée d’un colocataire. La seconde pièce était vierge de meubles, de personnalisation, aussi austère que le reste du trou dans lequel dormait Percy.

Au travers de sa fenêtre, les volets filtraient les rares rayons de clarté. L’été se faisait sentir, les matinées étaient étouffantes d’humidité alors que le marais s’asséchait pour vomir ses relents de souffre vers la vieille abbaye. L’atmosphère de la chambre le faisait suer, écrasait ses poumons et lui brûlait la gorge. Bien que sa propre odeur échappait à ses sens, le besoin de respirer se faisait pressent. Lorsqu’une flèche de lumière vint lui brûler la rétine, 17H sonna. Il décrocha ses écouteurs et sauta du lit. La poignée de la fenêtre lui résista après avoir cédé aux insistances de Percy. Les volets grincèrent pendant que la lumière du jour illuminait le lit. Un vent providentiel s’insinua dans la chambre et à travers les alvéoles de ses poumons, balayant la lourdeur paresseuse d’une journée passée dans un lit. Percy arracha les boutons de sa veste, fit glisser le jean à ses genoux et plia avec un soin appliqué ses vêtement sur son lit. La salle de bain était aussi fraiche et propre que le reste de la turne. De l’eau glacial lui coula sur le visage, glissa sur les sinuassions de son corps et arracha au surveillant des convulsions paniquées. Son cœur allait éclater dans sa poitrine. Quand il se sentit moins poisseux, il ferma le robinet et enfila une serviette autour de la taille en sortant de la cabine. Un linge sur la tête à se frotter les cheveux avec énergie, Percy entra dans la chambre en poussant un long soupire. Il savait que demain, il reprenait du service. Cette réalité le menait à penser qu’aimer son job était une qualité qui avait le don de lui rendre l’âme joyeuse.

Il arrêta d’égrainer une musique qui lui trottait dans le crâne depuis dix minutes et resta quelques secondes en suspension. Un homme, relativement grand, brun, la physionomie latine était planté en plein milieu de la pièce, s’installant sans trop de malaise. Inutile sentiment, Percy termina de se sécher le poil pour aborder l’illustre inconnu. Par déduction, l’évidence était qu’aujourd’hui, il n’occuperait plus les lieux tout seul. Un grand gaillard, l’air très sympathique.

Je pensais qu’ils m’avaient oubliés avec le temps, maugréa Percy, entre ses dents. De l’aide ?

Ces valises étrangères et cette présence pesante avait un effet auquel Percy n’aurait pas pensé être soumis. Angoisse et rancune. Vivre, dormir, manger seul était une routine qu’il avait exalté pendant près de deux ans. Quand il avait emménagé ici, on l’avait prévenu. Brummell, on vous donnera un compagnon, plus tard. Il s’y attendait mais avait oublié la recommandation. Quand la menace s’était de nouveau faite sentir, il n’y avait pas cru. Mis au pied du mur à présent, il peinait à cacher son déplaisir.
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