VOICI MON HISTOIRE
Un jour quelconque de février 1985. La date n'est pas officielle, mais les médecins pencheraient pour un jour entre le 18 et le 23. Un petit garçon vu le jour dans une voiture. Enfin, une sorte de camionnette délabrée et tellement sale que lire la plaque d’immatriculation relevait du défi. Trois jours que ses parents parcouraient les routes en quête d'une agglomération où trouver un hôpital. Malheureusement, le nourrisson été arrivé trop tôt, et sa mère n'avait eu d'autre choix que d'accoucher sur le bas coté, sur le vieux matelas qu'ils avaient acheté d'occasion et qui les suivaient depuis deux ans maintenant. Depuis leur mariage précipité dans une chapelle miteuse. Et c'est quelques jours plus tard qu'ils se présentèrent à l’hôpital de Santa Clara, leur jeune enfant dans les bras. Ils avaient perdu toute notion du temps. Les rares médecins qui daignaient leur adresser un regard les observaient avec un mépris non dissimulé. Et lorsque, enfin, une jeune infirmière pris le temps de s’occuper d’eux, ils ne purent la renseigner sur la date exact de la venue au monde de leur premier enfant. C’est pourquoi la jeune femme inscrivit la date du 15 février sur son acte de naissance. « Comme la saint Valentin », leur dit-elle en souriant. Puis, une fois le bébé examiné et déclaré bien portant, ils reprirent la route, dans leur vieille camionnette, jusqu’au domicile de la famille de Dalila, leur seul abris contre la rue, étant donné que la famille de Mark résidait aux Etats Unis. Ils y vécurent sept ans, tant bien que mal, mais toujours dans l’amour.

Ce fut après ces sept années que Reagan se rendit réellement compte de la chance qu’il avait eu de vivre dans une famille, certes dans le besoin, mais toujours aimante et compréhensive. Lorsque sa famille, pendant qu’il était à l’école, périt dans un incendie comme il y en avait tant en cette période estivale à Cuba. Lorsqu’il fut arraché à sa terre natale et envoyé en Amérique, à Seattle, chez la sœur de son père, sa tante, où Margaret, comme il se devait de l’appeler. Les premiers mois furent difficiles en termes d’adaptation. Par difficile, j’entends plus compliqué à gérer que les années qui suivirent. Car oui, passer d’une famille pratiquant la tolérance, et où il n’avait aucun interdit, à une famille puritaine où chaque parole était déplacée n’avait pas été chose aisée pour le jeune cubain. Il se fit difficilement aux mœurs de cette famille pratiquante et presque fanatique, à la présence des trois adolescents sournois qui lui servaient de cousins, et à ces nouveaux parents qui semblaient l’accepter par contrainte, et surtout pour leur réputation de "bons chrétiens ayant accueilli un pauvre gosse égaré qu’il faut remettre sur le droit chemin" au sein des membres de l’église qu’ils fréquentaient. Bien qu’en conflit permanent avec sa famille, si on peut la nommer de cette façon, les premières années se déroulèrent, à défaut de bien, plutôt tranquillement. Car, avouons le, fréquenter un collège privé, même religieux, et avoir toujours une assiette remplie devant soi lorsqu’on à faim n’est pas désagréable. Tout commença à se gâter lorsque Reagan ramena pour la première fois un garçon dans le domicile familial. Un simple "camarade de classe", comme il disait. Un simple camarade de classe avec qui il était en train d’échanger un baiser langoureux lorsque sa tante poussa la porte de sa chambre pour le prévenir d’un futur dîner avec quelques membres haut placés de la communauté chrétienne de la ville. Un simple camarade de classe qui fut mis à la porte en moins de temps qu’il ne faut pour le dire lorsque Margaret fut remise du choc initial de découvrir que son neveu était en fait attiré par les hommes. Après maintes discussions, plutôt mouvementées, à ce sujet, il fut clair pour eux que Reagan était définitivement un rejeton du diable. Qu’il faisait ça uniquement dans le but d’attirer la honte sur leur famille, de les provoquer. Et ils décidèrent tout simplement de l’envoyer à St-Gregorian pour le remettre dans le droit chemin, pour en faire un membre conventionnel de la société, dans l’idée qu’ils s’en faisaient. Et c’est à cet instant que tout changea, et que la vie du jeune Cubain fut définitivement, à défaut d’autres termes, bousillée.

On ne peut pas dire que l’entrée de Reagan au pensionnat ait été particulièrement compliquée à gérer. Mis à part que Reagan arrêta progressivement de se nourrir. Le peu qu’il avait dans son assiette, il le passait à ses camarades, discrètement, où il le vomissait une fois le repas terminé. Il maigrissait à vue d’œil, mais personne ne le remarquait. Vu les rations plus que restreintes que le pensionnat servait aux pensionnaires, il était normal que les jeunes gens venant de familles aisées perdent du poids le temps qu’ils s’habituent à leur nouveau régime. Et ce petit manège dura quelques temps. Souvent, il s’évanouissait lors des activités sportives, mais pour le personnel médical chargé de son cas, c’était uniquement à case de la chaleur. Ils lui faisaient ingérer une forte dose de glucose, et il revenait à peu près deux fois par semaines. Ils n’avaient pas envie de creuser les raisons de la fragilité de ce garçon, c’est pourquoi ils laissaient couler. Puis, arriva un nouveau pensionnaire. Un visage d’ange, des yeux bleu verts à en tomber, et surtout, ce petit coté introverti qui plut tout de suite à Reagan. Très vite, ils créèrent des liens. Certes, spéciaux, mais des liens. Ce qui était rare à St-Gregorian. Ils se retrouvaient dans l’arrière cour du bâtiment, aux heures creuses, et ils parlaient. De leur vie d’avant, de ce qu’ils aimeraient faire, du moment où ils partiraient enfin de cet enfer. Reagan était le seul à pouvoir entendre sa voix. Car il ne parlait jamais. A personne, en dehors de son "ami". Et puis un jour, sans qu’aucun des deux ne sache comment cela se produisit, ils s’embrassèrent. Et tout changea. Reagan recommença à se nourrir normalement. Il avait trouvé une raison de survivre, et d’espérer. Grâce à lui. Ce denier, d’ailleurs, prononça ses premiers mots le lendemain du baiser, étonnant tout le monde en répondant correctement en classe de mathématiques. Peut-être qu’ils n’étaient finalement pas des cas désespérés. Cette relation dura deux ans. Deux ans à se voir en secret, deux ans à s’échanger des regards significatifs au réfectoire et en salles de classes. Jusqu’à que Reagan n’apprenne que son amant avait été fiancé. Et, comme vous pouvez vous en douter, St-Gregorian n’étant pas vraiment porté sur le mariage gay, fiancé à une femme. Enfin, une fille plutôt. Une gamine de quatorze ans. Après ce jour, aucun de deux n’essaya de reprendre le contact. Reagan fut blessé comme jamais. Et il cessa définitivement de croire en quoi que ce soit.

C’est après avoir atteint l’âge de vingt deux ans que Reagan put enfin sortir de ce lieu. Vous vous dites sûrement qu’à sa place, vous vous seriez enfuit en courant, vous vous seriez jeté du haut d’une falaise, tout plutôt que de retourner entre ces murs qui ont abrité dans de désillusion et de désespoir pour le jeune homme. Mais, pour Reagan, c’était le seul lieu qu’il connaissait réellement. Il ne voulait pas quitter le théâtre de sa première et unique histoire d’amour. Car il savait que, s’il partait, tous ses souvenirs resteraient à St-Gregorian. C’est pourquoi il choisit de se faire embaucher. Mais n’étant pas un sadique manipulateur vicieux comme la plupart des membres du personnel, il choisit d’occuper le poste de conseiller d’orientation psychologue. Il faut dire que les prétendants ne se bousculaient pas au portillon. Sérieusement, quel personne saine d’esprit aurait souhaité être confronté à des adolescentes totalement perturbés tel qu’il y en avait ici ? Et c’est faute de mieux que l’administration signa son contrat d’embauche. D’accord, il ne croulait pas sous l’or. Mais il avait un toit, il était nourrit et blanchi, et avait le droit à un jour de congé par semaine. Mieux que ce à quoi il pouvait prétendre en dehors de ces murs, sous diplômé comme il l’était. Et il continua sa vie, aidant du mieux qu’il pouvait ces adolescents meurtris, comme lui l’était. Il ne vit plus. Il se contente de survivre.

J'AI QUELQUES ANECDOTES
Il à la phobie des aiguilles ϟ Il a été anorexique dans son passé ϟ Même s'il essaye de s'arrêter, il est ce qu'on appelle un "gros fumeur" ϟ Il aime défier la mort et supporte très peu l'autorité ϟ A première vue, on peut croire que son séjour à St-Gregorian l'a transformé, mais il n'en est rien ϟ Il est gay et essaye de s'en cacher auprès de ses supérieurs ϟ Il n'est pas croyant ϟ Il pratique énormément de sports, comme le basket et la boxe ϟ Il a beaucoup de répartie ϟ C'est quelqu'un de très sociable ϟ Il ne supporte pas l'injustice et essaye d'aider comme il peut certains pensionnaires ϟ Ses deux parents sont décédés lorsqu'il avait sept ans ϟ Il est entré au pensionnat lorsqu'il en avait quatorze ϟ Il n'a jamais manqué de rien, sauf d'amour ϟ Il travaille à St-Gregorian faute de mieux

DERRIÈRE L'ECRAN
¡ Hola ! Moi c'est Samantha, plus connue sous le pseudo de Crazy.Bitch (en totale harmonie avec le contexte du forum...). J'ai 17 ans, et je me connecte environ cinq où six jours sur sept. Je rp depuis deux ans maintenant, et je peux plus m'en passer. Toujours à l'affut des forums qui sortent des city/university bidons et autres banalités, je suis littéralement tombée amoureuse du votre. De plus, un de mes vices est de jouer des personnages complètement décalés par rapport au contexte dans lequel ils évoluent, et HLD offre tellement de possibilités que... Ouah quoi ♥. J'ai connu ce forum grâce à PRD, et je ne regrette franchement pas d'avoir cliqué sur le lien. Je sais par ailleurs que ma célébrité n'est pas des plus originales, mais je ne joue qu'avec Darren, donc pardonnez moi...