VOICI MON HISTOIRE
Une odeur de poisson pourri. Un cri de douleur. Un haussement de sourcil. Une pièce qui tombe dans une main. Un nouveau hurlement. Un sourire crispé. Des gens qui s'écartent. Une odeur de mort. La nuit qui tombe, ou le jour qui se lève. La pluie qui commence à se déverser sur l'étalage, une bâche qui est jeté avec hâte, un autre cris de douleur, un dernier gémissement. ça arrive. C'est tout proche. La délivrance, ou la mort. C'est fini. Il est là. Ou elle. Un amas de peau blanche. Un amas de peau flétrie, de mains, de doigts, de cheveux. De dents. La jeune femme pousse un soupire. C'est fini. Une goutte. Deux gouttes. Ça tombe, ça saigne. Le cœur et l'esprit. Un anniversaire, des bougies. Un chant lugubre. Ils sont là, les mêmes, tout le temps. Silence. Un paquet roule sous la table. Un petit paquet de peau de poisson. Il braille, il bouge, il hurle. Des pas se font entendre, ils s'en font. Loin. Claquement. Silence. Tout est calme. Personne ne peut se douter de ce qu’il est en train de se passer. Ni vous. Ni eux. Ni elle. Son premier crime fut de naître. Son premier crime d’une longue série. Vrai ou pas, le destin est tracé. Le destin est lancé. Pleure petit enfant, pleure jusqu’à te dessécher. La mort ne sera que délivrance. Braillement d'un nouveau né sonne comme un souffle étrange et meurtrier. Un lendemain, un jour nouveau. Elle revient, à l'étalage. Un coup d'oeil sous les tables. Il est toujours là, ce paquet, à crier ou pleurer. La sort en a décidé autrement. Ce n'est pas maintenant qu'il mourra. Un soupire, un haussement d'épaules. Elle ramasse ce paquet qu'elle a abandonné, ça y est. C'est fini. Elle l'accepte. A l'avenir, ça pourra peut-être l'aider. Pour les allocations, ou autre. Le temps le dira. Le verra.

Seize ans ont passé. Seize ans de souffrance, de haine, de répulsion, de poissons, de campagne pourrie, de dégoût, d'indifférence, de peine, de tristesse, de pleure, de crise. Hazel. Un nom, un souffle. Son enfance fut comme celle de beaucoup d'autres jeunes de cette campagne grisonnante. Sans l'amour d'une mère, sans la protection d'un père. A vendre des poissons sur un stand au marché. Ce n'est pas la joie au coeur que la jeune fille entama son adolescence. Comme énormément de jeunes torturés. Et tout cela aurait pu bien se finir, elle aurait trouvé un amant, se serait mariée et aurait enfin vécut une vie normale et digne d'elle. Mais la vie en avait décidé autrement. Personne ne voulait d'elle, personne ne la regardait. Elle n'était qu'une esclave, une esclave bonne qu'à pêcher du poisson et à manger des arrêtes. Sa mère pourtant était toujours là. A la disputer, à lui crier dessus. Elles se détestaient mutuellement, pour lui rappeler ses erreurs, et Hazel pour ce que sa mère lui faisait subir. Un jeu sans fin. Sauf que tout à une fin. Et cette fin là fut enfin digne d'Hazel. Un soir, alors que sa génitrice était encore une fois bien entamée, Hazel sentit la goutte qui fit débordée le vase.

Elle ne s'en souvient plus vraiment. Juste de s'être réveiller, les mains en sang, un goût de fer dans la bouche et les lèvres rouges de sang. C'est à partir de là que tout se dégrada. Pour toujours et à jamais. Le sang l'appelait, le sang lui donnait envie, lui faisait tourner la tête. Pire qu'un orgasme, pire qu'un désir.

J'AI QUELQUES ANECDOTES
• Je suis née sous un étalage de poisson dans un village de campagne irlandais. Mais j'ai jamais aimé le poisson.
• J'ai vécu seule avec ma mère qui était une putain. De ce fait, mon soit-disant père peut avoir un millier de visage possible. Je n'ai jamais été qu'un instrument dans la vie de cette femme qui se disait mère.
• Ce fut elle que je tuais la première. L'amour maternel n'a jamais été notre fort. A aucune des deux.
• Néanmoins, j'ai une peur bleue de la mort. De la mienne, entendons nous bien. Peur qu'elle vienne dans mon sommeil, peur qu'elle m'arrache à cette vie insignifiante mais tellement tenante.

DERRIÈRE L'ECRAN
Yoh ! Moi c'est Romane. Dans six jours, j'aurais 18 ans, la classe hein ? Don't forget me (a) ! En règle générale, je peux me connecter tous les jours de la semaine ! Pour ce qui est de la façon dont j'ai connu le forum.. Je ne sais plus trop, je pense que c'est via PRD mais je ne suis plus sûr étant donné que ça fait des mois que je look ce forum & me tâte pour m'inscrire ou pas.. Et j'ai finalement sauté le pas ! Parce que c'est juste de la bombe atomique qui roxx sa mère. Sinon, j'espère qu'on s'entendra bien