VOICI MON HISTOIRE
Le lundi matin était réservé à l’apprentissage de la géographie pour Quentin. Sa mère l’enfermait dans la cuisine après lui avoir montré ce qu’il avait à faire pour cette leçon pour aller s’occuper de sa sœur Eurydice de deux ans sa cadette qui devait faire ses mathématique, sa sœur Hannah dans les bras (la pauvre enfant n’avait qu’un an et peinait à suivre les grandes enjambées de sa mère). Anthony était celui avec qui elle passait le plus de temps, car à quatre ans il apprenait encore à lire. Chacun des enfants avait une pièce pour travailler dans l’immense maison de la famille Fitzgard, légèrement éloignée de Londres (un jardin imposant était important pour que les enfants puissent s’épanouir pleinement).
En général Quentin passait le premier quart d’heure penché sur son vieux livre de géographie dont l’odeur le rebutait toujours puis rapidement il était distrait. Un rien arrivait à lui faire perdre le fil : son crayon devenait brusquement une charge que des dinosaures (ses doigts) devaient porter dans une carrière, ou alors il se demandait si à neuf ans il arrivait encore à entrer dans le vieux four. Apparemment non. Et dès qu’il entendait les talons de sa mère claquer sur le sol, il se dépêchait de revenir à sa place et de se pencher sur ses livres. Sa mère trouvait étrange que son petit cinquième soit aussi lent à travailler. Le psy familiale répétait que l’absence de père ne favorisait pas l’apprentissage chez les enfants de cet âge. Mais ledit père était très occupé en Amérique et ne pouvait se permettre pour le moment de voir ses enfants. Ceux-ci s’en passeraient le temps qu’il faudrait, et se tournerait vers Dieu à la place. En attendant, malgré ses difficultés à travailler elle le laisser prendre une récréation méritée dans le jardin avec ses frères et sœurs.
Dans l’ordre des frères et sœur, Quentin était arrivé le cinquième. Trois frères (dont deux jumeaux) et une sœur le précédait. Cependant ils ne mettaient plus les pieds à la maison durant la semaine, ne rentrant de l’internat qu’en week-end. Le dimanche était la seule journée ou les enfants sortaient de la maison, à l’exception des aînés en internat. Ils partaient le matin pour la messe, et après manger avait le droit à une promenade. Leur mère avait décidé que leur permettre de voir du monde ne leur serait pas bénéfique et ne créerait pas un environnement sain pour eux.
Mis à part ses difficultés de concentration Quentin était un enfant exemplaire qui comme ses frères et sœurs obéissait à sa mère, n’était pas trop chahuteur et s’occupait avec joie de préparer la prière du soir. Comme tous les enfants de la joyeuse famille il apprenait à jouer d’un instrument, pour sa part le violon, et a dix ans eu droit à un professeur à domicile, comme ses aînés avant lui. Il eut aussi droit à sortir le samedi soir avec ses trois frères plus âgés pour apprendre tout du parfait servant de messe dans l’Eglise qu’ils fréquentaient.

A onze ans Quentin comprit que son père ne reviendrait pas. Celui-ci avait divorcé depuis quelques années avec sa mère pour pouvoir se consacrer pleinement à Dieu. L’idée était étrange de vouloir se consacrer pleinement à Dieu alors qu’on pouvait penser énormément à Dieu sans pour autant prononcer les trois vœux monastique mais Quentin adopta la même attitude que ses aînés : hocher la tête gravement avec un air compréhensif. Leur père était un héros. Une seconde nouvelle suivit celle-ci plusieurs mois après : Leur père était doublement héroïque. Il avait décidé de consacrer sa vie à Dieu, mais aussi aux petits délinquants qu’il fallait remettre sur le droit chemin. Effectivement, celui-ci avait reprit un centre de rééducation. L’idée sembla encore plus étrange à Quentin. Pour vouloir se consacrer durant toute sa vie à Dieu et à des adolescents fous, il fallait tout simplement être masochiste (ciel, le vilain mot). Mais il se contenta d’imiter une fois de plus ses frères et sœurs en hochant la tête gravement d’un air compréhensif. C’était un homme admirable que son père.

A l’image de ses aînés, Quentin ne commença à avoir une vie sociale que très tardivement, quand il quitta enfin le domicile familiale pour entrer dans l’internat d’une école privée et catholique (bien entendu). Cela dit, même là-bas les Fitzgerald étaient regardés de travers et on évitait de trop s’en approcher.

Quant à dix huit ans Quentin en vint à se poser la question ‘Merde, il faudrait peut être que je commence à penser à ce que je veux faire plus tard’ ce qui grammaticalement parlant n’est pas une question, son plus vieux frère faisait des études de médecine et un avenir brillant s’offrait devant lui ; son frère jumeau, moins chanceux, était mort dans un accident de voiture, ainsi que leur sœur qui était avec lui à ce moment là. Ils sont plus heureux maintenant. Son autre frère voulait devenir peintre et ouvrir sa propre galerie, du moins aux dernières nouvelles puisque sa mère avait mit un point d’honneur à le répudier. Officiellement, Quentin n’avait donc plus qu’un frère aîné et qui était médecin. Comme un bon nombre de jeunes gens qui ne savent pas quoi faire, Quentin décida d’enseigner. Il se retrouva professeur d’histoire dans un collège réputé de Londres. Sa situation sans être extraordinaire était loin d’être indésirable. Il n’avait pas à se plaindre. Après tout son salaire était tout à fait convenable, il avait une charmante prof de langue à ses côtés et une petite fille en route.

A vingt sept ans Quentin était un homme au visage que la nature n’avait pas gâté plus qu’un autre mais à l’élégance naturelle, à la voix bien timbrée, forte et douce à la fois que l’on aurait certes pas associé à priori avec le commerce de la drogue, la prostitution et le meurtre. Pourtant, il les avait pratiqué toutes les trois avant d’en arriver au poste de directeur du collège et de se décider à stopper les deux dernières. De plus s’étaient des activités qui provoquaient un stress redoutables. Et il était plus difficile de cacher à sa femme qu’on la trompait qu’une perte de poids que provoquait se train de vie dangereusement excitant. Du moins pendant un temps, puisque sa jolie femme finit par s’apercevoir que son mari faisait des galipettes avec sa secrétaire. En même temps le cliché du directeur et de sa pute soumise était bandant, il fallait le lui admettre.

Finalement, à vingt huit ans Quentin se fit récupérer par son père. Celui-ci arriva vers lui tel un miracle pour lui tendre une main secourable. Tel le père avec l’enfant prodigue, son père lui pardonna ses fautes (sans jamais en savoir beaucoup sur le trafique de drogue, de prostituées ou les meurtres pour autant) et à la place de l’inviter au banquet, il l’invita à venir l’aider dans sa lourde tâche qu’était de remettre les agneaux égarés sur le droit chemin. D’accord, mais il était pour lui hors de question qu’il enfile la toge. Ca ne lui allait pas au teint.

J'AI QUELQUES ANECDOTES
Quentin connait parfaitement bien la bible pour avoir dut la lire à plusieurs reprises (même lut en diagonale c’est un livre très marquant), il a d’ailleurs un don pour appuyer ou justifier ses actes en se servant du livre saint, que ce soit de façon approximative, complètement tordu ou vraie.

Beau parleur, la manipulation n’a que peu de secret pour lui.

Quentin porte une attention toute particulière à son style, qui se trouve d’ailleurs être très décalé de l’image sévère et rigide qu’il renvoi avec son éternel costume tiré à quatre épingles. Effectivement Quentin semble vivre dans une dimension qui n’est accessible qu’à lui, trouvant très naturel d’esquisser des pas de danses entre deux pièces.

Chaque chose possède une place particulière lorsqu’on est quelqu’un de très théâtrale. C’est le cas de Quentin qui planifie ses faits et gestes pour avoir l’air de sortir d’un film chorégraphié au battement de cils près.

Très dramatique, Quentin a besoin d’une assemblée lors de ses crises de nerfs. Telle la fée clochette, il a besoin d’applaudissements pour vivre.

Quentin boit du thé. Et il peut daigner prendre du café, mais sans sucre.

Sa playlist est très variée comme il est possible de le constater en entrant dans son bureau.

DERRIÈRE L'ECRAN
Pas grand-chose à dire mes amours, simplement que j’ouvre le bal des doubles comptes étant donné que c’est Psykokwak au micro (aka Clove mes choubidou). Donc pour savoir où, quand, pourquoi, comment, je vous propose d’aller jeter un coup d’œil à mon autre fiche, petits curieux (oui, je suis flemmard, que voulez vous !).